La marée noire de l'Erika
Par chance, la "tempête du siècle" de décembre 1999 a *un peu* évité la Bretagne... Je me souviens encore de celle de 1989 sur Saint-Gildas-de-Rhuys, les magnifiques arbres couchés ou cassés... Superbe accueil pour une première visite... Mais elle n'a pas échappé au terrible pétrole de l'Erika...
La Presqu'Ile, bien protégée par Quiberon et les Iles n'a pas trop souffert, même si cet hiver et au printemps des couches de pétrole recouvraient des plages et des rochers...
A l'été 2000, il n'y paraissait presque plus, quelques taches encore sur les rochers... Seul un surplus de moules et d'huîtres sauvages montrait que la pêche à pied avait longtemps été interdite et que les touristes ne s'y étaient pas trop attaqués depuis...
Heureusement, on a pu pomper les cales de cette épave et il n'y a semble-t-il plus de raison de s'inquiéter. Il reste bien encore le site vers St Nazaire, celui qui a recueilli les déchets et les sables souillés, à dépolluer... Mais qui va payer...
Evidemment, cette catastrophe n'a pas fait prendre conscience du danger que représentent ces épaves ambulantes, à une seule coque, remplies à ras bord de pétrole ou d'un autre produit dangereux et que la première tempête un peu forte peut couler sans aucune forme de procès...
Cela vient de se produire en Espagne en ce mois de novembre 2002, avec un produit équivalent à celui de l'Erika. Le ballet des larmes, des cris, des gants et des balais revient occuper les écrans de télévision. Quelle ironie, le bateau s'appelait "Prestige".
Et on nous annonce une pollution diffuse pour plusieurs mois si ce n'est plusieurs années...
Et on nous annonce qu'un nouveau bateau doit passer au large de la Bretagne en décembre 2002... Ses particularités : être aussi vieux que celui qui vient de couler, appartenir à la même société écran et avoir été déclaré bon pour le service par un organisme de contrôle qui ne peut rien contrôler :o(( - il a finalement été interdit dans les eaux territoriales françaises et espagnoles.
Il y a quelques jours (janvier 2003) on a découvert sur les plages de Belle-Ile des boulettes de pétrole qui pourraient venir de ce naufrage... Ou d'une saloperie de dégazeur sauvage profitant de l'occasion pour saloper un peu plus la mer...
En 2008, le procès de l'Erika condamne Total, la société de contrôle italienne et le propriétaire du bateau à la peine maximale et au paiement à l'Etat et aux parties civiles de forts dommages et intérêts. Enfin... Mais Total, s'il accepte de payer, refuse le jugement et se pourvoit en appel, naturellement. Suite du feuilleton à suivre... En 2012 ! La Cours d'Appel confirme le premier jugement, ouf !