Le site de la Table des Marchands
Le site, à l'entrée de la ville sur la D781, desservi par deux parkings, proche du terrain de foot et du nouveau cimetière, regroupe trois monuments :
Ils ont été érigés entre 4 700 et 3 800 ans avant JC, à la période préhistorique où l'homme se sédentarise (agriculture, élevage, poterie, tissage, religion et tombeau collectif, justement, les mégalithes semblent avoir été érigés pour cela parfois.)
Pour visiter (Visites libres, commentées, visites conférences) les trois monuments situés sur la route de Kergonan : 02 97 57 37 59. L'accès est gratuit pour les moins de 12 ans. On peut également prendre un billet combiné avec les alignements de Carnac. C'est intéressant niveau prix, surtout que la gratuité passe alors aux moins de 18 ans. On suivra les panneaux "Site des mégalithes", il n'y a plus les panneaux "Table des Marchands" ou "Grand Menhir Brisé" !
La Table des Marchands
C'est un dolmen à couloir : comme tous les dolmens de ce type la hauteur du plafond augmente depuis l'entrée jusqu'à la chambre où elle est maximale. Cette chambre funéraire servait de tombeau collectif. Restauré suite à des fouilles entreprises dès 1986, il est aujourd'hui de nouveau recouvert par un cairn. C'est un des plus vieux exemples occidental de sépulture, plus ancien que les pyramides d'Egypte.
Quelques pierres sont décorées : une dalle du fond et une dalle du plafond, issue d'un menhir brisé en trois, les deux autres parties servant à former le plafond du tumulus voisin (voir plus bas) et celui de l'île de Gavrinis.
Le grand menhir (Men-er Hroek, ou le Roc de la Fée)
C'est le plus grand menhir occidental jamais découvert : 25m de long, 3m de large, près de 300 tonnes il n'est plus dressé et est cassé en 4 morceaux. Etonnamment pour les possibilités de l'Homme de l'époque, comme en Egypte, en Amérique centrale, sur l'île de Pâques, ces pierres énormes ont été déplacées sur des kilomètres depuis la carrière. Un morceau d'un des menhirs qui le suivaient dans l'alignement est bien présent sur Gavrinis, à près de 5 km de là.
Alignement ? Les dernières fouilles ont mis à jour un alignement de fosses (pour 18 autres menhirs, visible sur la photo devant le cairn) découvert derrière Table des Marchands : les pierres devaient se trouver l'une derrière l'autre, sûrement en ordre croissant, la dernière, le grand menhir étant aligné avec le dolmen. Toutes auraient été abattues vers 4300 avant J.-C donc peu de temps après leur élévation : changement de religion, remplacement d'une population par une autre ? Les hypothèses se suivent et aucune ne semble pouvoir prendre le pas sur les autres. Donc contrairement à ce que j'indiquais encore dernièrement, il ne doit pas sa chute aux religieux chrétiens et n'indiquait pas l'entrée du golfe aux Vénètes : il serait tombé voilà plus de 6000 ans !
Selon une légende, les Romains le surnommèrent "La Colonne du Nord". Ils lui avaient attribué la fonction d'amer, d'indiquer l'entrée du Golfe. Erreur aussi de leur part ou rapport d'une ancienne croyance locale ?
De plus, il faut avoir à l'idée que lorsque ces monuments ont été érigés, le Golfe n'existait pas et qu'à la place des flots (derrière les maisons, ayez un peu d'imagination) il faut imaginer de grandes étendues verdoyantes. Comme indiqué au-dessus, ces pierres ne se trouvent pas sur le site comme le Grand Menhir, elles ont servi un peu partout dans la région pour construire d'autres dolmens... Il faut donc faire preuve d'encore plus d'imagination.
Le tumulus d'Er-Grah ou Er Vinglé
C'est un grand trapèze (140m de long, 16m à 26m de large pour 2m de haut), axé N-NO sur le Grand-Menhir. Le nord est un cairn alors que le sud est juste en terre entre de simples bordures.
Il contient une tombe fermée, sans accès vers l'extérieur. Visiblement, il a été agrandi au moins deux fois : d'abord le cairn, puis par deux fois recouvert de terre.
Vu la taille proprement pharaonique du lieu, on peut supposer que la tombe était celle de quelqu'un de très important mais sa fouille n'a rien permis de découvrir, à part des traces de pillages anciens.
Longtemps, on l'a pris pour un dolmen tombé en désuétude, envahi de terre et de broussailles. D'ailleurs, je ne me souviens même pas de l'avoir vu en visitant ce lieu la première fois. Quand on s'attaqua à ses fouilles en 1991, on fût très surpris de la taille gigantesque de ce monument unique ou presque dans la région.