Pourmenadenn e Ruiz

Vannes - Vieille ville

C'est et de loin dans la région la commune qui comporte le plus de souvenirs de la période médiévale, essentiellement autour de la cathédrale Saint-Pierre, à l'intérieur des remparts.

L'église primitive qu'elle remplace a été incendiée par les Normands en 919. Cette première église est reconstruite par l'évêque Judicaël et son frère le duc Geoffroy Ier au XIe. Dès le siècle suivant et jusqu'au début du XIIIe la cathédrale telle que nous la connaissons va la remplacer. Il ne reste que la façade de cette époque car la nef est remise au goût du jour au XVe (consacré en 1476).
St Vincent Ferrier (décédé en 1419) et la duchesse Jeanne (décédée en 1433) sont enterrés dans le chœur roman.
Sont construits ensuite le porche ouest à la fin du XVe, le transept au début du XVIe et le cloître vers 1530. Au XVIIe le chœur roman est remplacé par un chœur gothique. Les derniers éléments sont construits peu avant la Révolution.

Au début du XIXe, encore menacée par la ruine, divers éléments sont reconstruits: une flèche (nord) détruite par la foudre, la façade ouest et la tour sud (désormais néo-gothiques). Une fois terminée, elle n'est pas aussi complète que les projets qui se sont succédés auraient dû nous la faire paraître et peut, de certains points de vue, paraître sans continuité.

Le château Gaillard (XV-XVIe) abrite le musée archéologique. Son nom ne vient pas de sa position forte (comme aux Andelys) mais plutôt du nom de son ancien propriétaire, Gaillard Tournemine. Le château est édifié par Jean de Malestroit, évêque de Saint-Brieuc, puis de Nantes. La façade date du XVe, la tourelle du XVIe. En 1457, devenue propriété du duc Pierre II, c'est là que se situe l'auditoire du Parlement de Bretagne (et la demeure du président du Parlement). Il reste le siège de l'administration du Parlement de Bretagne (jusqu'en 1535 quand celle-ci quitte Vannes).

Comme à St Malo, ou à Nantes, on peut remarquer les maisons des armateurs (XVIIIe), toutes rue Ferdinand Le Drenay ou des maisons de notables (membre du parlement de Bretagne pour la plupart) comme l'hôtel de Limur (1685) - édifié par le chanoine Raymond Le Doulx. Le domaine devient au XIXe propriété de M. Chanu de Limur, d'où son nom, (lieutenant général de l'Amirauté). La famille Limur le conserve jusqu'en 1947 où il est vendu à la ville de Vannes qui l'utilise comme musée des Beaux-Arts de 1955 à 1968 - ou la maison des trois duchesses (XV-XVIIe), appelée ainsi parce qu'Isabeau d'Ecosse, Françoise d'Amboise et Catherine de Luxembourg, respectivement femmes de François Ier, de Pierre II et d'Arthur III (comte de Richemont) y ont vécu à la mort de leur mari.

la Cohue -ou les Halles- (XII-XVII-XIXe), face à la cathédrale.
Elle est mentionnée dès le XIIe en tant que du marché - au rez-de-chaussée - et juridiction, et est presque aussi souvent en travaux que St Pierre. Le premier étage était jadis occupé par les cours de justice (celle du Sénéchal de Broërec, celle du Parlement de 1535 à 1553, puis celle du Présidial).
Les Etats de Bretagne se sont aussi réunis à l'auditoire des Halles : en 1431, en 1455, en 1567, en 1572, en 1577, en 1582, en 1594, en 1610, en 1664 et en 1703 - alors que rappelons-le, Vannes n'est déjà plus capitale de la Bretagne !. Le Tribunal de District occupe les lieux en 1791 et le Tribunal Criminel en 1792.

Devenue propriété de la ville, la Cohue est transformée en théâtre en 1806, puis est restaurée en 1819. Encore restaurée en 1979, elle accueille les collections de la ville et est devenue aujourd'hui le musée des Beaux-Arts depuis 1982 : orfèvreries du XVIIIe y côtoient des toiles et gravures du XVIII au XXe.

De nombreuses maisons médiévales de moindre grandeur parsèment les rues ou places des Chanoines, Henri IV, du Port, Saint-Guénaél, Saint-Pierre, Saint-Salomon (avec l'inscription "Pax hunc domum et omnibus habitentibus in ea. Jehan Foliart m'a faict faire l'an 1560"), etc. Elles sont presque toutes munies d'un appareillage en bois travaillé -et sculpté comme je l'aime- et torchis.