Vannes (Gwened)
Vannes, capitale du Morbihan est nichée au fond du Golfe. Loin de la mer, elle ne bénéficie pas de tous ses avantages, surtout au niveau du climat qui est plus doux et moins humide près des côtes.
Elle tire son nom du peuple de Gaulois maîtres de la région et victimes des Romains. Ces derniers l'auraient fondée après la défaite des Vénètes, comme le montrent des vestiges (l'entrée Sud-Est du forum, les remparts gallo-romains). Elle s'appelle alors Darioritum et remplaçait la ville gauloise, Vennes, située un peu plus bas. On notera que, du fait des alluvions, la mer a reculé de plusieurs dizaines de mètres depuis cette époque : on trouve jusqu'à 6m de sédiments lors de fouille au début des années 1980 avant le niveau "romain" par endroit !
Vannes va jouer un rôle important dans la (les ?) guerre qui oppose les Francs et les Bretons pour la domination de la région. Prise à plusieurs reprises, elle fini par devenir la ville de Nominoé, le premier Roi de Bretagne. La menace suivante viendra des Normands qui la pillent, détruisent la cathédrale et tuent Bili, l'évêque avant de s'installer dans le Golfe.
Hélas, les dures lois de la succession (entre familles ducales successives) et des ambitions (surtout anglaises) font qu'elle va encore souffrir à de nombreuses reprises. De 1156 à 1175 le duc Eudon et les Anglais (la Bretagne était un moment sous la domination des Plantagenêt) se déchirent : la cité est assiégée plusieurs fois (entre autres par Henri II Plantagenêt, et ce à deux reprises).
Au XIIe, il est fait état de halles face à la cathédrale (la Cohue, un musée aujourd'hui). Un couvent de moines franciscains cordeliers est fondé vers 1260. En 1287, un tremblement de terre agresse Vannes et la région (et ça bouge toujours un peu dans le coin).
Survient la guerre de Cent Ans qui oppose Français et Anglais pour la succession du royaume de France, qui se double dans la région de la guerre de succession de Bretagne, de 1341 à 1365. Vannes change six fois de mains (étant "naturellement" pillée et détruite à chaque fois par le vainqueur selon les mœurs guerrières de l'époque). Les Anglais, opportunistes (et perfides ?), l'occupent à partir de 1343 jusqu'à la défaite du combat d'Auray en 1364. Ils reviennent vers 1373, Vannes est libérée par Du Guesclin, puis en 1379, les troupes anglaises du comte Buckingham (fils d'Edouard III et beau-frère du duc Jean IV) reviennent une dernière fois avant de quitter les lieux le 11 avril 1381. C'est sous Jean IV que les remparts prennent la forme que l'on connaît encore de nos jours.
Vannes devenue résidence ducale, reçoit la cour, la Chambre des Comptes et le Parlement du duché de Bretagne. Les Etats de Bretagne se réunissent une vingtaine de fois à Vannes sous les Montforts (1364-1491). Dire qu'avec la fin de la dynastie, Vannes ne sera plus capitale de la Bretagne et la Bretagne sera une province française.
La guerre franco-bretonne reprend en 1487, François II se réfugie à Vannes, puis à Nantes. Vannes change de mains cinq fois. Décidément, ses remparts ne sont pas un gage de sa sécurité. Sa fille, Anne de Bretagne, épouse successivement deux rois de France. D'un de ses mariages naît Claude, qui épousera le futur roi de France François 1er. Ils auront deux fils qui seront les derniers ducs de Bretagne, François III et Henri. Ce dernier devenant roi de France à la mort de son père sous le nom de Henri II, la Bretagne devient une province française.
La ville compte selon l'époque plus ou moins de portes, de tours... Une partie des remparts existent toujours, avec plusieurs portes (la porte Prison, la porte de Gréguenic, la porte Poterne...) vers le port et vers les jardins. S'y trouve accolé le plus célèbre monument de Vannes, le lavoir.
De l'autre côté de la rivière (la Marle), on trouve Séné, la ville étant sur la presqu'île du méecirc;me nom. Plus tournée vers la nature que Vannes (anciennes salines transformé là aussi en réserve naturelle comme au Duer), on y retrouve les paysages de la presqu'île de Rhuys, d'ailleurs au Passage (au nord de l'île de Tascon) on peut la joindre par un... Passeur !